L’effet « nouvelles technologies » a fait couler beaucoup d’encre et généré un flot d’images, les bipeurs, talkies-walkies et autres missiles guidés utilisés au Liban les 17 et 18 septembre par Israël ont vraisemblablement séduit, ébloui beaucoup de médias, notamment français, qui n’ont pas tari d’éloges sur la réussite de l’opération de sabotage menée par les services secrets israéliens.
On rappelle l’efficacité technologique de leur savoir et la maîtrise des outils de pointe qui entrent en jeu dans cette nouvelle forme de guerre. Ces médias (en service commandé ?) n’évoquent ni la mort des civils, ni l’inqualifiable inhumanité du pouvoir israélien en place qui sème la mort.
Quelques jours plus tard, la chaîne Aljazeera se retrouve dans l’agitation et la tourmente. Elle a annoncé que, sans motifs apparents, des soldats israéliens armés et masqués avaient effectué une descente dans ses bureaux de Ramallah, en Cisjordanie occupée, et émis un ordre de fermeture de 45 jours. L’armée israélienne a accusé les journalistes de la chaîne qatarie d’être des agents terroristes à Gaza affiliés au Hamas. Cet argument a été tellement galvaudé par Netanyahu qu’il fait désormais rire, sinon pleurer, comme quoi le ridicule ne tue pas.
L’initiative de fermer la chaîne qatarie a été prise en application d’une loi adoptée début avril par le Parlement israélien, autorisant de prendre des mesures contre des médias étrangers «portant atteinte à la sécurité de l’État». Et dire qu’il y a encore des esprits naïfs qui croient encore aux sornettes, constamment claironnées, du gouvernement israélien.
Ces médias qui vantent les prouesses de la technologie israélienne en matière d’armement et d’espionnage n’ont pas dénoncé ce nouvel affront fait au principe même de liberté de la presse, ni manifesté leur solidarité à leurs pairs. Il n’y a rien à attendre d’eux, vu qu’ils sont alignés sur la propagande sioniste guerrière et belliciste.
A quoi servent les mesures contre les médias ? Elémentaire, à occulter et cacher l’abominable visage de l’occupation, par la guerre. De guerre, il en est toujours question, le bourreau de Gaza n’a que cela en tête. On le disait ici sur ces mêmes colonnes, il voudrait élargir la guerre ; passant à l’action, sous le prétexte, toujours le même, d’éliminer les combattants du Hezbollah, il a déployé ses troupes au Liban, au point que la communauté internationale parle d’embrasement général.
Premiers résultats : 1 300 cibles du Hezbollah ont été frappées, lundi 22 septembre. Des morts, plus de 558 dont de nombreux enfants, des blessés, des destructions d’infrastructures et de bâtiments civils et… un exode massif de la population libanaise. Des centaines de Libanais fuient leurs domiciles et leurs familles pour rejoindre la Syrie limitrophe.
Réaction du mouvement Hezbollah, des tirs de missiles et des dizaines de roquettes sur Haïfa ( troisième ville d’Israël), ce n’était pas arrivé depuis juillet 2006. Le monde va-t-il assister à une courte et banale escalade ? A notre avis, et à la lumière de ce que prévoyait Netanyahu, qui compte intensifier ses frappes, l’escalade va s’amplifier et générer encore plus de morts.
Dans les capitales occidentales, on n’a pas entendu de condamnations énergiques, Biden se fait discret, il déclare qu’il « travaillait à une désescalade au Liban. Pendant ce temps, Israël profite de la situation pour bombarder, raser des territoires et en occuper d’autres. Qui va lui imposer la paix ?